Florence Nightingale, "The Lady with the Lamp"

"J'attribue ma réussite à ceci : je n'ai jamais présenté ni accepté aucune excuse"

En mars dernier j'ai eu l'occasion de me rendre à Londres le temps d'un weekend et de visiter le musée dédié à  Florence Nightingale. Ce musée, situé dans l'hôpital Saint-Thomas, retrace l'histoire de sa vie ainsi que son oeuvre.

 

Une vie dédiée à améliorer celle des autres. Une femme qui a choisi sa destinée, qui a refusé le choix de la facilité pour devenir infirmière à l'époque victorienne. Florence Nightingale, en refusant le mariage et en choisissant un métier considéré comme ingrat de son temps, aura permis de sauver un nombre incalculable de vies. En effet, elle a été infirmière durant la guerre de Crimée mais elle a également révolutionné la façon dont étaient gérés les hôpitaux, concernant la propreté notamment. Elle a fondé le métier d'infirmière tel qu'on le connait maintenant.

 

Rien ne la destinait à cette profession pourtant.

 

Née le 12 Mai 1820 en Italie, Florence est issue d'une riche famille anglaise. Elle et sa sœur Parthénope ont reçu une bonne éducation, ce qui était inhabituel pour des femmes à cette époque. Florence Nightingale n'était pas intéressée par la vie sociale victorienne, et pour la fuir elle se plonge dans ses études.

 

En 1837, la famille Nightingale va réaliser un Grand Tour en Europe ce qui va permettre à Florence de découvrir de nouvelles cultures et de nouvelles façons de vivre. Elle va également rencontrer beaucoup de personnes d'influence qui la soutiendront dans ses futures entreprises.

 

 

 

Enfant déjà, Florence rendait visite aux pauvres et aux malades avec sa mère. Au fil du temps, ces visites sont devenues de plus en plus fréquentes au fur et à mesure que son attention pour les souffrants augmentait. Elle parle de son métier plus tard comme d'un appel de Dieu, une vocation. Et une fois qu'elle eût décidé ce qu'elle voulait faire de sa vie, elle poursuivit son rêve en ne laissant personne l'en empêcher. À l'âge de 30 ans ses parents l'autorisent à quitter la maison et à vivre de manière indépendante. Elle trouve un travail en tant qu'infirmière à Londres et commence sa carrière.
Cependant, c'est durant la guerre de Crimée que Florence Nightingale va se faire connaitre. En effet, un journaliste va écrire un article à propos des terribles conditions des soldats dans les hôpitaux et du manque d'infirmières par rapport à leurs alliés français. Apprenant cela, la jeune infirmière décide de partir pour le front avec un groupe de 38 femmes soigneusement choisies.
Elle arrive à l'hôpital militaire de Scutari et découvre des conditions bien pires que ce qui avait été décrit dans l'article. Elle établit des règles strictes pour les infirmières qui ne sont pas bien accueillies par tous les médecins. Florence va finir par prendre en charge l'administration de l'hôpital en plus de l'organisation des infirmières. Elle a fait de nombreuses demandes pour que du matériel médical leur soit envoyé et a même parfois payé elle-même quand c'était nécessaire. Elle a principalement réorganisé la gestion de l'hôpital afin de résoudre au mieux les problèmes d'hygiène.
Durant l'année 1955, l'hôpital a subi de gros travaux pour résoudre ces mêmes problèmes d'hygiènes, notamment en créant de l'aération et en nettoyant et débouchant les égouts. Après cela, le taux de mort dans l'hôpital a fortement chuté. Les améliorations de Florence ont également permis de faire chuter ce taux et beaucoup lui ont attribué une grande partie du mérite. Après avoir rendu l'hôpital de Scutari plus viable pour les blessés, Florence est allée visiter d'autres hôpitaux de Crimée mais elle est tombée gravement malade et a dû retourner à l'hôpital de Scutari où elle a fait sa convalescence avant de reprendre le travail.
L'intérêt de l'opinion public pour les conditions de vie des soldats en Crimée ayant augmenté, il y eût de nombreux articles, rapports et témoignages de soldats blessés. Nombre d'entre eux mentionnaient Florence et parlaient de cette femme qui prenait soin d'eux et faisaient en sorte qu'ils puissent garder leur humanité. Parfois même elle envoyait de l'argent aux familles des victimes. Ainsi, elle commence à se faire connaître et elle devient célèbre sous le surnom "The lady with the lamp" parce qu'elle passait le soir pour voir ses patients à la lueur d'une bougie.
Florence n'appréciait pas cette soudaine célébrité. Lorsqu'elle rentre en Angleterre après la signature du traité de paix, elle le fait sous un faux nom et sans prévenir personne. Malgré son retour, elle continuait de souffrir des séquelles de la maladie qu'elle avait eue en Crimée. On pense maintenant qu'il s'agissait d'une forme chronique de brucellosis. Elle en garda les symptômes jusqu'à la fin de sa vie.
Son travail se poursuivit en Angleterre où elle obtint le soutien de la reine Victoria pour créer une commission royale qui enquêterait sur la santé de l'armée britannique. Après un résultat annonçant qu'il y avait plus de soldats qui mourraient de maladies que de blessures, Florence a commencé à s'intéresser à l'armée britannique en Inde. Elle y devient alors une autorité de premier plan. Durant le restant de sa vie elle aura la santé de l'armée en Inde et de la population indienne très à cœur. Elle créa également une école pour former les infirmières : "The Nightingale Training School". Ce n'était pas la première école d'infirmerie, mais c'était la première qui ne soit pas rattachée à un ordre religieux et donc la première à être non-sectaire.

 

 

 

Florence Nightingale sera parvenue à populariser la profession d'infirmière en la montrant comme un métier pour femmes respectables. Elle a également publié ses notes sur la manière de prendre soin des maladies et blessures à la maison. De plus, elle a aidé à dessiner les plans de reconstruction de l'hôpital Saint Thomas à Londres. Elle aura publié plus de 200 livres, pamphlets et articles. Florence sera la première femme à recevoir l'Ordre du mérite que lui offrira le roi Edouard VII en 1907. Elle meurt finalement dans son sommeil en 1910 à l'âge de 90 ans. Sa famille refusa l'offre de l'enterrer à l'abbaye de Westminster afin de respecter sa volonté.

 

Si vous souhaitez la découvrir par vous-même, il existe un musée à Londres qui lui est dédié :

Florence Nightingale Museum, St Thomas'Hospital, London ; www.florence-nightingale.co.uk

 

 

Sources :

favilli Elena et cavallo Francesca, Histoires du soir pour filles rebelles, Les arènes, Paris, 2017, pp.56-57woodward Kay, What would she do ? Real-life stories of 25 women who changed the world, Carlton Book, London, 2018, pp.36-37

nixon Kirsteen, Florence Nightingale, Pitkin, 2018