Ladies of the Baroque

Ce 18 janvier 2018 je suis allée au Museum voor schone kunsten gent pour aller voir l'exposition "Ladies of the baroque". Mon objectif était d'en apprendre plus sur l'artiste Artemisa Gentileschi dont certaines oeuvres y était exposées.

J'ai également eu le plaisir de découvrir le travail d'autres peintres de cette époque comme Sofonisba Anguissola, Fede Galizia, Giovanna Garzoni, Orsola Maddalena Caccia, Lavinia Fontana (qu'Artemisia admirait beaucoup), Virginia da Vezzo et Elisabeth Sirani. Je ne détaillerai pas plus ici leur travail car je souhaite me concentrer sur mon objectif initial : Artemisia Gentileschi.

 

Cette artiste est née le 8 juillet 1593 à Rome et est morte vers 1652 à Naples. Fille du peintre Orazio Gentilschi, c'est grâce à lui qu'elle aura droit à une formation de peintre qui lui permettra de démontrer son talent. C'est donc à Rome qu'elle débute comme peintre dans l'atelier de son père. Sa première toile sera l'histoire bien connue de Suzanne et les vieillards, réalisée alors qu'elle n'a que 17 ans. Dans cette scène nous retrouvons la jeune Suzanne en proie aux regards malsains des deux vieillards penchés sur elle. N'ayant pas le droit de voir des modèles nus, elle réalisera cette peinture en se prennant elle-même pour modèle.

Suzanne et les vieillards, 1610, collection Schönborn, Pommersfelden

 

Son père va lui choisir un précepteur, Agostino Tassi, pour lui permettre de s'améliorer. Malheureusement, cet homme finira par la violer alors qu'elle n'a que 19 ans. Suite au refus de la part de cet homme d'épouser Artemisia, Orazio va lui intenter un procès qui se révèlera long et humiliant pour la jeune fille ( elle sera soumise à la question ainsi qu'à un examen gynécologique) mais qu'ils finiront par remporter. Artemisia va surmonter cette épreuve sans jamais baisser les bras mais, cependant, la violence de cet épisode marquera tout de même sa peinture. C'est particulièrement présent dans le tableau Judith décapitant Holopherne, car elle a donné ses traits à Judith, et ceux de son agresseur à Holopherne. Elle représente l'héroïne en pleine action, une femme prenant en main son destin en se débarassant d'un homme brutal.

Judith décapitant Holopherne, musée Capodimonte, Naples, 1612-14.

 

Finalement, Artemisia épousera un jeune peintre florentin, Pietro Antonio Stiattesi, avec lequel elle ira vivre à Florence.  Elle y sera accueillie avec bienveillance et sera introduite auprès de personnes qui pourront lui passer des commandes. On lui demandera beaucoup d'autoportraits ou de tableaux de femmes fortes comme celui mentionné ci-dessus. Malheureusement, elle ne recevra pas de commandes publiques ce qui lui assurerait la postérité. À Florence, elle deviendra la première femme admise dans une Académie de Dessin.  Le fait d'être à l'académie lui permet de commander des pigments, de recevoir des paiements etc. Cela lui offre la possibilité d'être indépendante mais elle et son mari ont des dettes et vont devoir fuir Florence et retourner à Rome.

 

Dans sa ville natale elle reçoit beaucoup de commandes, mais toujours pas de commandes papales ou publiques malgré sa célébrité alors même que le Vatican fait appel à tous les artistes d'Europe. C'est pour cette raison qu'elle quitte Rome pour Venise puis Naples où elle finira sa vie. Elle ira toutefois en Angleterre, à Londres, où elle vivra deux ans au service de Charles Ier. Là-bas elle réalisera un autre des ses tableaux les plus célèbres : Autoportrait en allégorie de la peinture.

Autoportrait en Allégorie de la peinture 1638-1639, Royal Collection, Windsor

 

À Naples elle ouvrira son propre atelier dans lequel elle travaillera avec des assistants. C'est également dans cette ville qu'elle recevra sa première commande officielle. Elle meurt finalement vers 1654.

 

Artemisia Gentileschi est une femme qui aura su surmonter des épreuves, que ce soit son viol ou son manque d'éducation, pour atteindre son objectif et devenir une peintre célèbre et reconnue. À côté de sa carrière de peintre, elle aura réussi à s'instruire par elle-même et à dépasser ses lacunes, que ce soit en échangeant des lettres avec Galilée ou encore en écrivant de la poésie.

 

 

 

 

Sources :

https://www.rtbf.be/lapremiere/article/detail_artemisia-gentileschi-une-femme-peintre-dans-un-monde-d-hommes?id=10175677&fbclid=IwAR2Ozq8ycWu9eb5GMGXnQqv6gUuA2o8BVt1mEDJHO6l5HYwbLZd6ZNIBXCA

favilli Elena et cavallo Francesca, Histoires du soir pour filles rebelles, Les arènes, Paris, 2017

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Artemisia_Gentileschi

 

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